Note #018 : Que faire des modèles d'IA (LLM) ?

Il ne se passe pas une semaine sans qu'on annonce la sortie d'un modèle d'IA... Au moment je ponds cette petite note, c'est Llama 3 de Meta AI qui est sorti et d'ici quelques heures ou jours, on verra toutes les newsletters et articles sortir pour annoncer une revolution, ou que ce modèle dépasse tel modèle avec des débats sur les modèles commerciaux et les modèles opensouce. Et si vous revisitez le passé, vous verrez la même séquence se passer à la sortie d'un modèle...

Forcément, le disque finira par se rayer. Certains ont utilisé ces annonces pour lever des fonds mais à un moment, il faudra bien se rendre à l'évidence : ça rote depuis parce qu'on n'arrive toujours pas à trouver des débouchés solides financièrement pour ces modèles. En clair, la solution sort et cherche encore le problème, du moins le marché lié au problème n'est pas encore solide financièrement.

Conséquemment, tant qu'un marché solide ne sera pas créé pour les modèles d'IA, on assistera chaque semaine au cinéma des annonces des modèles jugés toujours plus performants que les précédents. Pour l'instant, l'intégration des fonctionnalités d'IA dans les produits de marchés existants ne permet de dégager un modèle économique solide pour soutenir les fonds injectés pour générer ces modèles d'IA. Et ce sont les fonds de VC et les grosses entreprises de la Silicon Valley qui supportent l'écart.

Sans vouloir verser dans la comparaison, on a eu Internet et chaque abstraction a été construite brique par brique, avec du temps. C'est à ce travail qu'il faudra se livrer. Mais il y a risque que ce travail, qui se rapproche plus de l'expérimentation avec plein d'essais et d'erreurs, ne prenne forme à cause de la pression de rentabilité qui va se poser à un moment donné avec le volume très énorme des fonds levés.

C'est une bonne chose que de pareils modèles sortent... Si vous expérimentez avec Llama 2 et que c'est rentable, vous pourriez migrer sans souci vers Llama 3. C'est juste un exemple. Donc le problème fondamental demeure : que faire de ces modèles ?

Bien que certains vont lister des cas d'utilisation qui sont réels, la réelle porte de sortie viendra des petits entrepreneurs, tout comme cela a toujours été le cas devant une technologie nouvelle. Les cadors sont toujours corrompus par les calculs liés à la carrière, la protection de l'emploi, la lourdeur des structures hiérarchiques et autres. Qui prendra donc le temps de bâtir les petites abstractions ?